Pour faire suite à l’apéro démocrate de janvier sur les marchés financiers et la crise boursière, voici les documents qu’avait préparé notre intervenant Eric Boulot, chef d’entreprise et ancien trader :
Le diaporama présenté pendant l’apéro (fichier pdf) :
bourse-et-marches-financiers-apero-janvier-2009
Les éléments essentiels :
La bourse, ou plutôt les marchés financiers, à quoi ça sert ?
Financer le développement des entreprises, mais aussi …
- Protéger nos retraites
- Permettre à un entrepreneur de récolter le fruit de son effort
- Faire vivre des gens
- Financer la sécurité sociale, les collectivités publiques
Principe de base
- La libre circulation du capital permet de l’allouer de manière optimale, et donc d’atteindre un développement économique maximum pour la collectivité
Qui fait quoi ? Sur les marchés financiers, on trouve :
- Les émetteurs, qui ont besoin d’argent : les entreprises, les états, les collectivités
- Les investisseurs, qui désirent faire fructifier leur argent : les particuliers, mais surtout les compagnies d’assurances, les sociétés d’investissement, les fonds de pension, les fameux « hedges funds »
- Les intermédiaires, qui organisent et facilitent le marché : les banques, les courtiers, parfois on-line …
- Les régulateurs, qui définissent et supervisent les règles du jeu. En France : l’Autorité des Marchés Financiers, ou AMF
- une entreprise décide d’émettre des actions, car elle a besoin d’argent pour se développer
- elle va voir une banque, qui organise l’émission d’actions
- la banque trouve des investisseurs, qui achètent des actions
Résultats :
- L’entreprise peut se développer
- Les propriétaires de l’entreprise peuvent réaliser le fruit de leur effort, sans nécessairement vendre ou céder le contrôle de l’entreprise
- Les investisseurs peuvent participer au développement de l’entreprise et éventuellement en récolter les bénéfices futurs.
Actions , obligations, « produits dérivés »
Actions : l’investisseur achète une part de l’entreprise, il devient co-propriétaire, pour le meilleur (dividendes, plus-values) et pour le pire (faillite). Emetteurs : entreprises.
Obligations: l’investisseur prête à l’entreprise. Il devient un créancier. Si tout se passe bien, il touche des intérêts et il est remboursé, si tout se passe mal, il perd son capital.
Emetteurs : Etats, collectivités, entreprises
Dérivés : contrats financiers entre deux parties, dont la valeur est déterminé par un actif donné (le « sous-jacent »), qui peut être une action, une obligation, des devises.
Exemples : Contrats à termes, options, swaps
Stock-option: Forme de rémunération versée à un employé d’une entreprise, généralement un dirigeant, mais pas toujours. L’employé reçoit une « option », c.à.d. un droit d’achat pour des actions de l’entreprise à un cours donné. Plus l’action de l’entreprise monte, plus la valeur des stock-options montent. De cette manière, l’employé a un intérêt dans la valeur de l’entreprise.
Actions , obligations, dérivés : pour combien ?
Actif
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Encours
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Echanges
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Actions
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Capitalisation boursière mondiale
$50 000 milliards (août 2008)
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Echanges quotidiens
NYSE ≈ $ 50 milliards
CAC 40 ≈ € 3 milliards
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Dérivés actions
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Gisement nominal
$ 10 000 milliards (juin 2008)
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Echanges quotidiens
$ 80 milliards (S1 2008)
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Obligations
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Nominal (bond market)
$45 000 milliards (fin 2008)
dont $25 000 milliards aux US
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Echanges quotidiens
US : 1 000 milliards
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Dérivés taux
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Gisement nominal
$ 500 000 milliards (juin 2008)
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Echanges quotidiens
$ 4 000 milliards (S1 2008)
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La banque est une industrie
- En 2005, population active en France : 28 millions, dont 22 millions de salariés
- En 2005, secteur bancaire : 425 000 personnes
- 30 à 40 000 recrutements / an
- Ingénieurs, commerciaux, administratifs, Bac + 2, Bac +5, etc …
Idées reçues : vrai ou faux ?
Les banquiers sont des voleurs
FAUX, leurs clients sont consentants. Font-ils toujours faire la meilleure transaction à leur client ? C’est une affaire d’opinion, personnellement, je pense que ce n’est pas leur premier objectif. Les banques pourraient surtout être plus transparentes vis-à-vis de leurs clients.
Les traders gagnent des sommes faramineuses
VRAI. Plusieurs millions d’euros / an est un chiffre assez commun, les stars peuvent être payés plus que 10 millions / an.
La crise financière est due à l’avidité des banquiers
VRAI, mais ce n’est pas la raison unique. A mon avis ce n’est même pas la raison principale.
Un singe ou un enfant de 8 ans saurait mieux qu’un trader si la bourse va monter.
VRAI, plusieurs expériences ont déjà été faites. 2 célèbres : le singe et ses fléchettes contre le trader (WSJ), l’enfant de 4 ans, l’astrologue et le trader (Barclays ?).
Ca ne sert à rien de demander conseil à un professionnel
FAUX, il faut demander conseil, mais ça n’empêche pas de réfléchir soi-même. Les gens qui racontent leurs « bons coups » qu’ils ont fait tout seul dans leur coin oublient souvent de raconter tous leurs mauvais coups, qui sont nombreux … Au jeu du trading en ligne, les professionnels sont mieux équipés et plus expérimentés que les amateurs.
Les sociétés du CAC 40 font € 100 milliards de bénéfices, qui pourraient être distribués aux employés
VRAI (prévision PWC pour 2008), mais on peut aussi le voir comme € 30 milliards de rentrée fiscale pour l’état français.
Merci à Eric Boulot pour ces documents !
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